Il y a 5 ans, lors du grand rangement de l'église, en vue de la première tranche de restauration, nous avons regardé partout ... et avons retrouvé quelques "trésors" oubliés, déposés ça et là, abîmés ou passés de mode.
C'était le cas de ces deux gravures, encadrées (l'un des verres manquait),
qui se trouvaient dans la grande armoire du transept Nord.
Avec un grand professionnalisme Denise Artaud les a remis en état et nous pouvons à nouveau admirer ces témoins du l'iconographie religieuse du XIXème siècle.
Vous trouverez ci-dessous le détail du travail effectué sur ces œuvres.
Canon d'autel central, en trois parties et canon du dernier Évangile. Manque le canon du Lavabo.
CANON est un terme grec qui signifie"Règle fixée par l'autorité".
Lorsque la messe était dite en latin, sur l’autel principal, dos aux fidèles, trois tableaux étaient disposés sur l’autel, devant le prêtre.
A gauche, l’un comportait le texte du prologue de l’Evangile selon Saint Jean. Il était récité par le prêtre à la fin de la messe.
Au centre, un tableau sur trois colonnes comportait le Gloria, le Credo et les prières de la Consécration.
A droite, le troisième contenait les prières de bénédiction de l’eau et du Lavabo.
Ces canons d’autels étaient parfois simplement imprimés en noir et rouge sur un carton fort. D’autres étaient imprimés en couleur avec des motifs.
Commission Diocésaine d'Art Sacré
DESCRIPTION
Le canon central de Doudeauville en Vexin est de forme rectangulaire horizontal. Format 63 cm x 49 cm. Le canon latéral de forme rectangulaire vertical. Format 31 cm x 49 cm.
Canons imprimés en latin en noir et rouge, de style néo-gothique.
Le canon central, plus grand que l'autre est en trois parties. Il est composé d'un décor néo-gothique en couleurs or, rouge, bleu et gris.
Le texte est imprimé en latin, noir et rouge. Le Christ en croix figure au centre du décor, avec les quatre évangélistes, reconnaissables à leurs attributs : l'homme ou l'ange pour Matthieu, l'aigle pour Jean, le lion pour Marc et le taureau pour Luc. Dans la partie gauche on remarque les neumes (portées musicales) du Gloria et du Credo.
Ce canon porte le nom de l'imprimeur LEMERCIER à Paris et de MARCILLY, libraire rue Saint Jacques 10. Cette adresse est celle de la maison dans la première moitié du XIXème siècle, quand elle était placée sous la direction de Marcilly aîné, puis de son frère Antoine actif de 1846 à 1854.
Le numéro de la série [et le procédé "Wolfard" ?] est imprimé en bas à droite des deux canons : n° 38.
Les canons ne sont pas datés.
ETAT DE CONSERVATION
Le canon central, non protégé par un verre, comporte de nombreuses attaques d'insectes papivores et quelques taches, mais les couleurs de l'ensemble sont restées fraîches et resplendissantes.
Le canon du dernier évangile, mieux conservé car protégé d'un verre ne comporte pas d'attaques d'insectes papivores.,
TECHNIQUE DE REMISE EN ETAT
Démontage du carton de fond.
Nettoyage de l'encadrement en bois (peut-être en loupe d'orme ?) à l'huile d'olive en mélange à part égale de vinaigre blanc (technique des restaurateurs).
Encaustiquage à la cire d'antiquaire teinte chêne moyen. Lustrage à la brosse d'antiquaire.
Avant nettoyage :
Après nettoyage :
MONTAGE
Afin d'assurer un montage hermétique et d'empêcher l'infiltration d'insectes, le verre est collé en fond de feuillure au papier kraft gommé.
Dépoussiérage de l'oeuvre imprimée à la brosse douce, SANS UTILISATION D'AUCUN PRODUIT.
Pose d'une feuille de papier au PH neutre entre l'oeuvre et le carton de fond.
Pose du carton de fond, sans acide, au PH neutre, 1490 g/m², ép. 4 mm. Afin de pouvoir nettoyer d'éventuelles traces de souillure d'insectes, une couche de peinture acrylique a été appliquée.
Montage par cloutage en feuillure. Pose d'un ruban adhésif aluminium pour le scellage, rendant le montage totale étanche.
RESULTAT FINAL
Travail réalisé par Denise Artaud - Eté 2019