EGLISE SAINT AUBIN DE DOUDEAUVILLE-EN-VEXIN                                                                                                                         Le Tableau de la Vierge à l'enfant avec Saint Jean


Tableau ... le retour !


 

 

Cette toile a été réalisée dans la seconde moitié du 19ème siècle [1] par un peintre qui n’a malheureusement pas laissé son nom !

Cet artiste[2] s’est inspiré de l’œuvre d’un peintre italien de la fin du 16ème siècle – Annibale Carracci, Annibal Carrache en français.

Originaire de Bologne, Carracci connut de son vivant une grande renommée. Souvent considéré comme se plaçant à côté de grands maîtres de l'histoire de l'art, la beauté de ses dessins, les couleurs délicates, la grâce de ses sujets, l'ont fait comparer à Raphaël. 

Toutes ces qualités se retrouvent également dans la copie qui a été magnifiquement restaurée. Un soigneux nettoyage a été suivi de quelques retouches délicates qui permettent de redonner à cette œuvre tout son éclat. Le visage de l’enfant Jésus, en particulier, est d’une très grande finesse.

La restauration de l’oeuvre, avec l’accord de la municipalité, est entièrement financée par l’association Mémoires de Doudeauville-en-Vexin qui continue à œuvrer pour la réhabilitation de l’Eglise Saint Aubin.

Installé tout d’abord à Lyons-la-Forêt, Didier Barrault, fort de plus de 20 ans d’expérience, possède désormais un atelier d’encadrement à Mesnil-Esnard et atelier de restauration au château de Saint Crespin.


[1] Cette datation est probable grâce à plusieurs éléments : la finesse de la toile et de la couche picturale, expliquée par l’industrialisation de la production des couleurs à partir de la seconde moitié du 19ème siècle. Le regard de l’Enfant fixe le spectateur, ce qui n’était pas autorisé avant cette période.

[2] Peintre et non copiste car ce tableau n’a certainement pas été réalisé à partir de l’œuvre originale, mais plutôt d’une gravure. De nombreuses différences entre les deux œuvres le confirment. 

 


 

                   

 Annibale Carracci

 Naissance: 3 Novembre 1560  - Décès: 15 Juillet 1609 

 

 

Annibale Carracci (Carrache) était un peintre bolonais, membre d'une famille d'artistes qui ont souvent travaillé en collaboration. Avec son cousin Ludovico Carracci (1555-1619) et son frère Agostino (1557-1602), Annibale fonda une académie, où ils ont élaboré un style qui a  influencé, considérablement, la peinture du XVIIsiècle.

L'atelier qu'ils avaient ouvert en 1582, prit le nom de Accademia degli Incamminati, où le mot incamminati signifie "en chemin vers", indiquant le chemin vers des directions nouvelles, des parcours nouveaux. Les Carrache, notamment  Annibale, ont développé un style qui avait l'ambition de réformer la peinture de l'époque, un style issu de la combinaison de certains artistes florentins comme Andrea del Sarto, de Raphaël et des peintres vénitiens. Leur académie fut connue aussi avec le nom de "école des Carraches", ou parfois avec le nom de "école des Éclectiques".

En travaillant ensemble, sous le nom de Carraches, les deux frères et le cousin ont peint les fresques du Palais Fava, entre 1583 et 1584, où ils ont illustré l'histoire mythologique de Jason. Agostino et Annibale ont collaboré à Parme, le long du parcours qui menait Annibale à Venise. Les deux frères se réunissent au cousin, de nouveau, à Bologne, où les trois peintres exécutèrent les fresques du Palais Magnani, en 1585, et ensuite, entre 1593 et 1594, les fresques du Palais Sampieri.

Annibale a été souvent considéré le plus talentueux des trois, en se plaçant à côté de grands maîtres de l'histoire de l'art. La beauté de ses dessins, les couleurs délicates, la grâce de ses sujets, l'ont fait comparer à Raphaël. En collaboration de Lucio Massari (1569-1633), peintre bolonais, il réalisa le retable d'autel de la Vierge à l'Enfant et les saints François, Matthieu, Jean- Baptiste. Avant 1593 il peignit la Résurrection du Christ et l'Assomption pour la chapelle Bonasoni. Ces œuvres montrent déjà son style unique mais ce sont les fresques du Palais Farnèse qui lui donneront la renommée éternelle: Les Amours des Dieux (1597-1608) est considérée la fresque la plus belle de son époque et véritable chef-d'œuvre de Annibale.

Tous les artistes de son atelier travaillèrent à ces fresques, son frère Agostino aussi. On ne sait pas pour quelle raison, mais Agostino abandonna bientôt les travaux. Peut-être à cause de la jalousie ou tout simplement à cause du rapport souvent conflictuel entre les deux frères.
Très important est le rôle que Annibale a joué dans l'histoire de la représentation du paysage dans l'histoire de la peinture italienne. À signaler La fuite en Egypte (1603), où la présence humaine apparaît secondaire par rapport au paysage audacieux. Cette vision nouvelle du paysage on la retrouve dans l'art de son disciple préféré, Domenico Zampieri (1581-1641), et dans la peinture baroque de Claude Lorrain (1600-1682).

L'héritage que Annibale Carracci a laissé aux générations suivantes, consiste surtout en une synthèse, admirable, des grands maîtres italiens mais d'après une interprétation tout à fait personnelle. L'artiste bolonais a produit un grand nombre d'œuvres au cours de sa vie. Aux Offices on peut admirer Vénus avec un satyr et deux Cupidons(1592) et l' Homme avec un singe. Ses tableaux sont exposés un peu partout, dans les galeries et les musées de Rome, Florence, Bologne, Paris, Saint-Pétersbourg, Madrid ,Dresde et Vienne.

Source : Site de la Galerie des Offices – Florence (Italie)